L’invisible prix des mots
Aujourd'hui, dans un monde d'écrans lumineux,
Les livres reposent, ignorés, silencieux.
Leur valeur est flétrie, leur prix dérisoire,
Mais sais-tu vraiment ce qu'ils laissent entrevoir ?
Chaque page tournée contient des vies entières,
Des âmes qui brûlent, des passions, des prières.
Des siècles d'idées, de luttes, de souffrances,
Confinés dans un prix qui perd sa substance.
Sous couvert de papier, de reliures banales,
Se cachent des mondes, des vérités fatales.
Un livre, c'est un miracle, un univers scellé,
Mais nous le traitons comme un objet usé.
On paie des fortunes pour des choses futiles,
Un écran brillant, des gadgets inutiles.
Mais pour un trésor qui change une vie,
On négocie le prix, on refuse le défi.
Penses-y : une seule phrase, un seul vers,
Peut t’ouvrir une porte sur l’immensité des airs.
Un livre peut briser tes chaînes invisibles,
Mais son coût dérisoire le rend si risible.
Les écrivains saignent, les poètes se consument,
Leur âme sur la page, leur cœur qui s’embrume.
Et nous, consommateurs, aveuglés par l'instant,
Nous oublions leur don, leur cri éclatant.
Le prix d'un livre ? Mille fois ce qu'il coûte.
C'est un trésor brut que personne ne redoute.
Mais son accès facile en masque la valeur,
Et transforme l'or en poussière, en leurre.
Alors, la prochaine fois qu’un livre te parle,
Sache qu’il vaut bien plus que ce qu’on déclare.
Il est un miroir, un maître, un guide éternel,
Un fragment d’éternité caché dans le réel.