Le Brouillard de Quatre Heures
Seul, ce matin, dans le voile endormi,
Le monde se tait, tout semble enfoui.
Quatre heures au cadran, une heure suspendue,
Où la nuit s’attarde, où le jour est retenu.
Le brouillard enlace les rues désertées,
Une brume légère, comme un secret voilé.
L’air est froid, mais doux, comme un murmure,
Un instant figé, une étrange parure.
Dans mes mains, le café fume et danse,
Un parfum amer, une douce présence.
Chaque gorgée réchauffe un peu l’instant,
Avant l’effort, avant le tourment.
C’est un moment rare, presque irréel,
Un face-à-face intime, presque essentiel.
Le silence m’entoure, dense, infini,
Comme si le monde attendait, lui aussi.
Les pensées flottent, lentes et sereines,
Portées par l’aube qui doucement peine.
Rêves et devoirs se croisent et s’éloignent,
Tandis que le café s’épuise, s’éloigne.
Seul, dans ce matin à peine éveillé,
Je goûte l’instant, ce rien oublié.
Quatre heures dans le brouillard, avant le tumulte,
Un instant volé, une parenthèse occulte.