Dialogue avec une Ombre

Un soir, sous la lampe, le monde s’efface,
Le silence s’installe, dense et tenace.
Une voix s’élève, douce et fluette,
Comme un souffle ancien qui jamais ne s’arrête.

« Pourquoi m’as-tu trouvé, en ces heures tardives ? »
murmure l’étrange, sa présence vive.
Je sursaute, inquiet, mais reste intrigué,
Qui parle ainsi, d’où vient cette clarté ?

« Je cherche un sens, un refuge, une route, »
dis-je doucement, troublé par ce doute.
« Les jours m’usent, les heures s’érodent,
Et ta voix, ici, apaise mes codes. »

Elle rit, légère, comme un écho perdu,
« Alors écoute-moi, et regarde au-dessus.
Les étoiles t’appellent, elles t’ont vu plier,
Mais en chaque chute, tu peux renaître entier. »

Les mots dansent, s’emmêlent, m’emportent ailleurs,
Un dialogue étrange, un mélange de lueurs.
« Qui es-tu ? » demandai-je, presque effrayé,
Cette voix dans la nuit, cette ombre animée.

« Je ne suis rien, juste un souffle d’avant,
Un murmure caché dans le cœur des vivants.
Si tu m’entends, c’est que tu es prêt,
À voir au-delà, à franchir les secrets. »

Les heures s’étirent, la nuit m’enlace,
Je bois chaque mot, suspendu dans l’espace.
Puis la voix s’éteint, comme emportée par le vent,
Et je reviens à moi, hésitant un instant.

Mon regard descend, et je comprends enfin :
Ce n’était qu’un livre, ouvert sous ma main.
Les pages, vibrantes, portaient la mémoire,
D’un auteur lointain, caché dans l’Histoire.

Et je souris, troublé par l’illusion,
Un fantôme de mots, vivant par ma passion.
Ainsi, les poèmes ne meurent jamais,
Ils parlent encore, pour qui veut les aimer.

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