Le Sage à Trois Têtes

Dans les tréfonds d’un temple oublié,
Sous des voûtes de marbre immaculé,
Une chambre étrange, glaciale et austère,
Abrite un mystère, un fragment de lumière.

Là réside le sage aux trois visages,
Un oracle troublant, un maître des âges.
Son costume, violet comme la nuit,
Glisse sur son corps, sombre, inouï.

Trois têtes parlent, trois voix s’élèvent,
Un chœur dissonant où la vérité se lève.
Mais l’une ment, et les deux autres l’ignorent,
Un jeu cruel où le doute éclôt et dévore.

La première tête, austère et sévère,
Clame des lois, des vérités premières.
Sa voix tranche l’air, inflexible, glacée,
Comme si la sagesse ne pouvait vaciller.

La seconde, rêveuse, murmure des fables,
Des récits changeants, doux, imprenables.
Elle tisse des rêves, des songes légers,
Où l’imaginaire devient sentier.

La troisième, malicieuse, aux yeux ardents,
Joue avec les mots, les détourne à l’instant.
Elle sourit d’un air énigmatique,
Maître du doute, complice de la ruse antique.

Le voyageur, qui ose pénétrer ce sanctuaire,
Doit affronter ces voix dans leur duel polaire.
Il pose une question, cherche une clé,
Mais chaque réponse le laisse désarmé.

Qui ment ? Qui sait ? Et qui devine ?
Le mystère danse, profond, sans ligne.
Le sage rit doucement, de ses trois bouches mêlées,
Car le mensonge n’est qu’un reflet voilé.

Et pourtant, dans cette pièce glacée,
Sous les marbres sculptés, immaculés,
Le doute lui-même devient une leçon,
Un guide muet vers la réflexion.

Car dans ces contradictions, une vérité sommeille,
Elle n’est ni simple ni claire comme une veille.
Le sage à trois têtes, en costume violet,
Garde un secret : la quête est le vrai sujet.

Précédent
Précédent

L’homme et la mer

Suivant
Suivant

Les Graines de l’Ombre