Adoptons un chien !

Il attend, il espère, il ne comprend plus,
Derrière les barreaux, le temps s’est dissous.
Un jour, il avait un nom, un foyer,
Aujourd’hui, il n’a qu’un sol froid pour veiller.

Ses yeux te scrutent, profonds et usés,
Là où brûlait la joie, il ne reste qu’un passé.
Il ne pleure pas, il ne hurle plus,
Il a appris que l’homme part et ne revient plus.

On l’a laissé, comme un objet fané,
Sur un trottoir sale, un matin glacé.
Sans un regard, sans un adieu,
Juste un vide qui ronge, un silence odieux.

Mais sous la poussière de l’abandon,
Son cœur bat encore, prêt pour un nom.
Il suffirait d’un geste, d’un souffle, d’un pas,
Pour rallumer l’éclat qui tremble en lui, là.

Approche-toi, regarde-le bien,
Il n’est qu’un chien, mais bien plus qu’un chien.
C’est une promesse, une fidélité,
Un amour brut, offert sans compter.

Adopte-le, et tu verras,
Que rien n’égale un cœur comme ça.
Un chien sauvé, c’est un monde entier,
Une vie brisée qui renaît à tes pieds.

Il n’aura pas peur de tes tempêtes,
Il t’aimera dans tes défaites.
Il veillera dans l’ombre, en silence,
Sans jamais douter de ta présence.

Prends sa patte, ouvre la porte,
Laisse entrer l’âme qu’on croyait morte.
Et quand tu croiras lui offrir la vie,
C’est lui, pourtant, qui t’aura sauvé aussi.

Les jours passent, et quelque chose change,
Dans ses yeux éteints, une lueur étrange.
Au début, il hésite, il reste en retrait,
Comme si l’amour pouvait encore blesser.

Il dort à tes pieds, mais sans trop s’approcher,
Comme un exilé craignant d’espérer.
Mais un matin, sans prévenir,
Il pose sa tête sur tes genoux, il respire.

Alors tu comprends, dans ce simple geste,
Que l’attente est finie, que l’amour s’apprête.
Il t’a choisi, il s’abandonne,
Comme si le monde enfin pardonne.

Et jour après jour, il renaît un peu,
Son pas s’allège, son regard s’émeut.
Il court, il joue, il ose enfin,
Comme s’il savait que demain n’est plus incertain.

Tu vois, adopter, ce n’est pas juste donner,
C’est reconstruire ce qui fut brisé.
C’est recoller un cœur en morceaux,
C’est écrire à nouveau sur une page sans mots.

Il ne parlera jamais, mais il te dira tout,
Par sa queue qui frémit, par son amour fou.
Par son attente devant la porte fermée,
Par la joie immense quand tu reviens à ses côtés.

Un chien sauvé, c’est plus qu’un ami,
C’est un bout de ton âme que tu n’avais pas compris.
C’est un pacte scellé sans rien demander,
Juste un regard, une vie à partager.

Et le jour viendra, lointain mais certain,
Où son souffle s’apaisera sous ta main.
Il partira comme il est venu,
Avec l’amour qu’il aura reçu.

Mais il t’aura offert bien plus que du temps,
Il t’aura appris le vrai, l’important.
Que l’amour n’a pas d’attente ni de prix,
Et qu’un cœur sauvé… sauve aussi.

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