Un regard
Il est des yeux qui ne disent rien,
Et pourtant… qui disent tout.
Un océan sans vague, un matin serein,
Où le monde se tait, suspendu, debout.
C’est un souffle d'air dans la foule pressée,
Un silence qui coule, une île en apesanteur,
Un regard soutenu, calme, posé,
Qui désarme les tempêtes, apaise les cœurs.
Il ne juge pas, il ne dévore pas,
Il existe, tranquille, dans son infini.
Là où d’autres percent, lui s’étale à plat,
Comme un lac, chill, sans cris ni bruits.
Il y a de l’espace quand il te rencontre,
Une promesse douce : "Tu peux respirer."
Un regard pareil, c’est une nuit sans ombre,
Un refuge offert, sans avoir demandé.
Tu t’y perds un peu, mais tu t’y retrouves,
Une caresse sans geste, une paix sans mots,
Car les pupilles calmes ont ce pouvoir qui couve :
Ralentir le temps, embraser le repos.
Et dans cet échange, rien ne s’accroche,
Tout coule doucement entre les âmes ouvertes.
Il n’y a pas d’enjeu, rien qui s’effarouche,
Juste un instant, posé — une évidence offerte.
Ainsi brille l’éclat d’un regard soutenu,
Droit et léger, comme un secret confié.
Il murmure aux cœurs : "Tu n’es plus perdu,"
Et les vagues se retirent pour mieux respirer.