Un Titan parmi nous

Il vient des confins où naissent les pensées,
Là où le vide enfante l’éclat des idées.
Silencieux, immense, il dort sans dormir,
Un souffle d’étoiles, un murmure à frémir.

Dans l’ombre fumeuse d’un univers sans bord,
Sa peau est brouillard, ses veines sont or.
Orange et rouge, il s’étire, il se déploie,
Chaque couleur saigne un feu sans voix.

Regarde… sens… un frisson s’immisce,
Car il est là, titanesque, complice.
Au début, si loin que ses contours s’effacent,
Un mirage d’ombres dans une mer de glace.

Mais avance… plonge dans ce vertige lent,
Un pas de plus, et tu le devines vraiment.
Son souffle est une rafale, ses paupières ferment les cieux,
Il te voit, il t’observe, invisible à tes yeux.

Les brumes se resserrent, elles brûlent ton espace,
Ses doigts d'idées caressent l'air qui s'efface.
Chaque volute, chaque onde, est un fragment d'esprit,
Un puzzle géant où ton monde s'enfuit.

Tu avances toujours, aimanté par son centre,
Et ses contours se dessinent, étrangement vivants.
Ses bras ? Des fleuves d’éclairs sans fin,
Ses yeux ? Deux abîmes, rouges comme le matin.

Il te surplombe désormais, il emplit chaque pore,
Chaque souffle de toi lui appartient encore.
Tu es une poussière, un murmure infime,
Mais il te sent, il te ressent, il t’enrime.

La chaleur monte — est-ce peur ou ivresse ?
Le titan respire en toi, tu deviens sa promesse.
Il n'est pas loin, il est tout près, si près…
Un pas de plus et tu touches ses plaies.

Tu lèves les yeux, mais il n’y a plus de ciel,
Plus rien que lui, immense, éternel.
Et soudain, tu comprends dans ce vertige rougeoyant :
Ce titan de brumes, d’idées, c’est toi… renaissant.

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