Le Fil Invisible
C’est une brume légère, une danse sans fin,
L’incertitude glisse entre les doigts du matin.
On tend les mains, on cherche à l’étreindre,
Mais elle fuit, fluide, impossible à contraindre.
Le cœur s’agite, prisonnier du flou,
Comme si le savoir pouvait guérir tout.
Mais le vent murmure à l’âme crispée :
"Et si tu cessais… de vouloir tout cerner ?"
Regarde les étoiles, elles ne promettent rien,
Elles brillent sans savoir ce qu’apporte demain.
Le fleuve avance, il ne retient pas ses rives,
Il épouse le hasard, il en fait sa dérive.
Chaque instant est un fil, fragile et discret,
Un pont suspendu, tissé de jamais.
Et pourtant, marcher sur ce fil mouvant,
C’est goûter le présent, c’est devenir vivant.
Lâche ce poids, ce besoin de certitude,
Ce filet tendu dans l'infinitude.
La beauté surgit là où tu ne regardes pas,
Dans l’imprévisible, dans ce qui n’est pas.
Laisser tomber n’est pas tomber,
C’est s’envoler vers l’oubli des chaînes,
C’est dire oui au chaos et à sa lumière,
À l’espace ouvert, au mystère qui t'apaise.
Alors ferme les yeux, laisse les réponses s’éteindre,
Sais-tu ? Dans le vide, tu n’as rien à craindre.
Car l’infini s’étend, sans bord ni fin,
Et tu y danses, libre, léger, divin.